20 Octobre 2014

Historique des événements

Événements 2013

Décembre 2013 : Bilan des résultats de Curiosity

Curiosity, le véhicule martien de la NASA, après son atterrissage en août 2012 dans le cratère d'impact Gale, s'est dirigé vers une petite dépression, à 500 m de là environ, baptisée "Yellowknife Bay". Cette zone intéresse au plus haut point les chercheurs, car celle-ci semble héberger des dépôts fluvio-lacustres. Les équipes internationales, auxquelles participent les chercheurs français, en collaboration avec le CNES, viennent d'étudier en détail les premiers échantillons prélevés de ces roches sédimentaires. Les analyses de ces roches révèlent un environnement martien ancien distinct de l'environnement actuel et peut-être plus proche de celui de la Terre d'il y a plus de 3 milliards d'années. Ces travaux font l'objet de quatre publications qui sont paru dans la revue Science.

Un environnement fluvio-lacustre habitable observé à Yellowknife Bay, Gale crater, Mars.

Le rover Curiosity a observé des roches sédimentaires dont la finesse des grains indique qu'elles se sont jadis déposées au fond d'un lac du cratère Gale. Cet environnement de dépôt aurait pu subvenir à une éventuelle vie primitive présente à la surface en raison de conditions chimiques favorables telles qu'un pH neutre, une faible salinité et une oxydo-réduction variable du fer et du soufre. Les éléments clefs constituant les organismes vivants que sont le carbone, l'hydrogène, l'oxygène, le soufre, l'azote et le phosphore ont, de plus, été détectés dans ces sédiments par le rover. Les conditions favorables pourraient avoir perduré de quelques centaines à quelques dizaines de milliers d'années, mettant en évidence l'intérêt du contexte fluvio-sédimentaire observé par Curiosity.

Référence : "A Habitable Fluvio-Lacustrine Environment at Yellowknife Bay, Gale Crater, Mars", Science 24 January 2014: Vol. 343 no. 6169 doi:10.1126/science.1242777


Coupe schématique du cratère Gale. On suppose que le sommet central (le mont Sharp) est un massif sédimentaire qui a échappé à l'érosion. Le cercle noir indique l'ellipse prévue pour l'atterrissage de Curiosity (qui s'est posé avec une grande précision très près du centre) et la zone bleutée montre une possible étendue alluvionnaire.

Géochimie élémentaire des roches sédimentaires de Yellowknife Bay, Gale crater, Mars

Les sédiments fluvio-lacustres analysés proviennent de l'érosion de roches magmatiques, de composition proche de la croûte martienne moyenne, qui étaient présentes sur les remparts du cratère Gale. Les sédiments lacustres fins, à la base de la série, ne contiennent pas de signes d'altération prononcés, indiquant un contexte de dépôt aride, peut-être en condition froide. L'absence de variations chimiques suggère que la magnétite et les minéraux argileux identifiés par l'instrument CheMin [cf. article Vaniman et al.], et qui signent une altération notable, se sont formés après le dépôt des sédiments, par des circulations de fluides de pH relativement neutre. Une seconde phase d'altération a par la suite donné lieu à de nombreuses structures comme des veines claires, des rides en relief et des nodules, analysés par ChemCam, révélant respectivement des compositions de type sulfates de calcium (comme le gypse) et des enrichissements en magnésium et chlore. Ainsi, la géochimie de Yellowknife Bay révèle une histoire complexe depuis le dépôt des sédiments jusqu'à leur modification par des fluides pendant leur enfouissement (diagenèse).

Référence : "Elemental Geochemistry of Sedimentary Rocks in Yellowknife Bay, Gale Crater, Mars", Science 24 January 2014: Vol. 343 no. 6169 doi:10.1126/science.1244734

Composition minéralogique des roches forées à Yellowknife Bay

Les sédiments forés par Curiosity ont été analysés par l'instrument CheMin qui a effectué une analyse de diffraction aux rayons X révélant la minéralogie des dépôts. Ceux-ci présentent une diversité importante avec des minéraux typiques des roches basaltiques habituels (feldspaths, pyroxènes, olivine) mais aussi des sulfures de fer, des sulfates de calcium, des minéraux argileux (de type smectite) et des phases amorphes. La faible quantité d'olivine par comparaison aux sédiments environnants suggère une transformation in situ de l'olivine en smectite et magnétite pendant la diagénèse précoce des sédiments.

Référence : "Mineralogy of a mudstone on Mars.", Science 24 January 2014: Vol. 343 no. 6169 doi:10.1126/science.1243480

Composition organique et volatile des roches sédimentaires de Yellowknife Bay

A Yellowknife Bay, les forages (profondeur 6,4 cm) de l'unité stratigraphique sédimentaire a permit de prélever des roches non altérée présentant des dépôts de sulfate de calcium (CaSO4) provenant de précipitation d'une phase liquide riche en sels.

Le forage de ces roches rougeâtres a fait apparaître une poudre grise verdâtre, témoin d'une absence d'oxydation en profondeur. La chauffe des échantillons par l'instrument SAM (Sample Analysis at Mars) a produit de l'eau en deux phases. La première est attribuable au dégagement de l'eau adsorbée lors de la déshydratation de minéraux (tels que la bassanite CaSO4(H2O)0.5). La seconde, à température plus élevée, provient en grande partie de la déshydroxylation d'argiles (smectite, saponite). Une partie de ces minéraux a été observée par CheMin qui analysait, par diffraction X, la même poudre. Le second pic n'avait pas été observé dans le sable de Rocknest, il fait ressortir le caractère sédimentaire aqueux des roches analysées à Yellowknife Bay.

Comme à Rocknest, les scientifiques ont observé la production de O2 et de HCl et la présence de perchlorates (par ex. CaClO4), précédemment observés par le rover Phoenix, en 2009, mais près du pôle nord. Des hydrocarbures chlorés (CH3Cl, CH2Cl2, etc.) sont également présents. Ils s'interprètent par des réactions entre les perchlorates et des traces de composés organiques lourds embarqués à bord de SAM pour permettre l'analyse de molécules complexes. Il apparaît cependant des différences entre les quantités d'hydrocarbures chlorés observées lors de l'analyse de Rocknest (sable, a priori pauvre en matière organique) et celles observées à Yellowknife (roche sédimentaire). Les travaux sont en cours sur d'autres types de molécules organiques, afin de conclure sur la présence ou l'absence de molécules organiques appartenant à Mars.

Référence : "Volatile and Organic Compositions of Sedimentary Rocks in Yellowknife Bay, Gale crater, Mars", Science 24 January 2014: Vol. 343 no. 6169 doi:10.1126/science.1245267

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14 novembre 2013 : Le laser ChemCam a franchi le cap du 100 000e tir sur Mars

Les scientifiques ont reçu mardi la confirmation officielle que le 100 000e tir avait été réalisé par l'instrument ChemCam, l'un des deux instruments les plus utilisés avec la caméra couleur. La ChemCam a, entre autre, identifié du sulfate de calcium, connu sur Terre sous forme de gypse. Les tirs lasers sont émis par salves, laissant d'infimes traces sur la roche. "À la fin de la mission, on aura peut-être vaporisé 1 gramme de Mars", reconnaît Sylvestre Maurice, astronome et planétologue à l'Université Toulouse III, en charge du projet en France

Rocher Ithaca, cible du 100 000e tir par ChemCam sur Mars
Rocher "Ithaca", cible du 100 000e tir par ChemCam sur Mars
Spectre du rocher Ithaca par ChemCam
Spectre du rocher "Ithaca" par ChemCam

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27 septembre 2013 : Curiosity identifie la nature de l'hydratation du sol martien

Pendant les 100 premiers jours passés à la surface de Mars, l'instrument ChemCam à bord du rover Curiosity a pu analyser à distance un grand nombre d'échantillons du sol martien, avec une précision spatiale inédite. Ces premières analyses effectuées par des chercheurs de l'IRAP (OMP - Université Toulouse III - Paul Sabatier / CNRS) en collaboration avec les équipes franco-américaines de ChemCam ont révélé une grande diversité chimique des grains du sol martien, mais surtout le fait que les grains les plus riches en fer et magnésium sont hydratés. Pour les auteurs, cette hydratation pourrait constituer une partie importante du réservoir d'eau présente à la surface de Mars et observée lors des missions précédentes. L'origine de ce réservoir est l'une des clés de la compréhension de l'évolution du climat martien. Ces travaux sont publiés dans la revue Science du 27 septembre 2013, dans une série de cinq articles dédiés aux premiers résultats de Curiosity.

 NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP/IAS/CNRS
Images du sol martien avant et après les tirs lasers de ChemCam. 1 : image Mastcam ;
2 : images RMI ChemCam. Crédits : NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP/IAS/CNRS

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6 août 2013 : Curiosity : un an sur Mars

Le 6 août 2012, nous suivions l'atterrissage de Curiosity. Aujourd'hui, aprés un an d'exploration, le rover est en pleine forme. Il poursuit son chemin vers sa cible principale : le mont Sharp.

80 000 tirs laser

 NASA/JPL-Caltech/MSSS
Autoportrait de Curiosity sur Mars. Crédits : NASA/JPL-Caltech/MSSS

Il y a tout juste un an, le rover de la NASA, atterrissait sur le sol de la planète rouge après 7 min "de terreur". 6 mois plus tard, la NASA, très satisfaite de cette mission, annonçait avoir trouvé des preuves que Mars fut propice au développement de la vie dans son lointain passé. En février 2013, les analyses de Curiosity montraient aussi que l'atmosphère de la planète rouge perdait des éléments sous l'effet du vent solaire.

Pendant sa 1ere année, Curiosity aidé par des satellites relais, a transmis à la Terre plus de 190 Gbits de données. C'est l'équivalent de 45 600 morceaux de musique au format mp3. L'instrument ChemCam a effectué 80 000 tirs sur les roches pour en analyser la composition chimique.

Direction le mont Sharp !

 CNES/S. Girard
Le FOCSE (anciennement FIMOC) envoie une partie des commandes à Curiosity
depuis le CNES à Toulouse. Crédits : CNES/S. Girard

Une partie de ces tirs a été commandée depuis le FOCSE, au CNES, à Toulouse, à la grande satisfaction de son responsable, Eric Lorigny : "On avait bon espoir d'avoir de tels résultats avant le début de la mission. Nous allons continuer sur cette lancée jusqu'au mont Sharp."

Car Curiosity n'en a pas fini avec la planète rouge ! Le rover à 6 roues a repris le chemin du Mont Sharp ces derniers jours. C'est la cible principale de la mission, distante de 8 km du site d'atterrissage. Le périple prendra plusieurs mois. Le rover en profitera pour analyser les roches en cours de route. Une fois sur place, les différentes couches sédimentaires qui affleurent au pied de la montagne (plus de 5000 m d'altitude) seront passées au crible. Elles ouvrent une fenêtre sur l'histoire de la planète rouge.


8 Avril 2013 : Ce qu'il reste de l'atmosphère martienne demeure dynamique

Mars a perdu une grande partie de son atmosphère originale, mais l'atmosphère restante est tout-à-fait active selon des découvertes récentes du rover martien Curiosity. Les membres de l'équipe du rover ont fait part de diverses découvertes à l'Assemblée générale de l'Union Européenne des Géosciences qui s'est réunie à Vienne.

Les preuves s'accumulent que Mars a perdu une grande partie de son atmosphère primordiale par un processus d'échappement par le haut.

L'instrument SAM (Sample Analysis at Mars) a analysé un échantillon d'atmosphère début avril 2013 en utilisant un procédé qui concentre les gaz choisis. Les résultats ont fourni les mesures les plus précises jamais faites des isotopes de l'argon dans l'atmosphère martienne. Les isotopes sont les variantes d'un même élément ayant des masses atomiques différentes. "Nous avons trouvé une trace robuste de perte atmosphérique sur Mars" a dit Sushil Atreya, un co-investigateur de SAM à l'Université du Michigan à Ann Arbor.

SAM a découvert que l'isotope léger d'Argon-36 est quatre fois plus abondant sur Mars que l'isotope lourd d'Argon-38. Ceci lève l'incertitude concernant ce même rapport mesuré dans l'atmosphère martienne par Viking en 1976 et des petits volumes d'argon extraits des météorites martiennes. Le rapport est beaucoup plus faible que celui de référence du système solaire, évalué d'après les mesures d'isotopes d'argons du Soleil et de Jupiter. Cela signifie qu'un processus a favorisé la perte de l'isotope léger sur Mars.

Curiosity mesure plusieurs paramètres de l'atmosphère martienne actuelle avec l'instrument REMS (Rover Environmental Monitoring Station), fourni par l'Espagne. Alors que la température journalière grimpe depuis que les mesures ont commencé il y a huit mois et est peu liée à l'emplacement du rover, l'humidité varie significativement selon l'emplacement où se trouve le rover. Ce sont les premières mesures systématiques d'humidité sur Mars.

"Nous voyons beaucoup de modèles dans une atmosphère dynamique, depuis des changements de la pression saisonnière jusqu'à des tourbillons rapides dans l'après-midi" a dit Javier Gómez-Elvira of the Centro de Astrobiología, Madrid, principal investigateur de REMS.

La distribution de la poussière par le vent a été examinée par ChemCam (Chemistry Camera), l'instrument de tirs lasers de Curiosity. Les impulsions laser initiales sur chaque cible atteignent la poussière. L'énergie du laser enlève la poussière et expose la matière sous-jacente, mais ces impulsions initiales fournissent aussi des informations sur la poussière elle-même.

"Mars est rouge à cause des oxydes de fer dans la poussière" a dit Sylvestre Maurice Co-Principal investigateur de ChemCam de l'Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie à Toulouse, France. "ChemCam a découvert une composition chimique complexe de la poussière qui inclut de l'hydrogène et pourrait se présenter sous forme de groupes hydroxyles ou de molécules d'eau. "Cette présence d'hydrogène dans la poussière de Mars est un résultat important dont l'interprétation demeure cependant à faire" affirme Francis Rocard, responsable du programme MSL au CNES.

Une combinaison d'instruments sur le rover, dont l'instrument DAN (Dynamic Albedo of Neutrons) fourni par la Russie, étudient les échanges possibles de molécules d'eau entre l'atmosphère et le sol. "Nous surveillons les changements de la teneur en eau du sol d'un site au fil du temps" précise Igor Mitrofanoy, Investigateur Principal de DAN, de l'IKI à Moscou.

Jusqu'à la fin avril, Curiosity effectuera des activités quotidiennes pour lesquelles les commandes ont été envoyées en mars, utilisant les instruments DAN, REMS et RAD (Radiation Assessment Detector). Aucune nouvelle commande ne sera envoyée pendant une période de quatre semaines pendant laquelle Mars passera presque derrière le soleil vu de la Terre. Cette configuration arrive tous les 26 mois et est appelée la conjonction solaire de Mars.

"Après la conjonction, Curiosity forera dans une autre roche où le rover se trouve maintenant, avant de se diriger vers le Mont Sharp" a dit le project scientist de Mars Science Laboratory John Grotzinger, du California Institute of Technology, Pasadena. Le mont Sharp s'élève à environ cinq kilomètres au-dessus de l'emplacement actuel du rover. Ses pentes inférieures où se trouvent des strates d'argiles sont la prochaine destinatioon et le principal objectif de la mission.

La mission Mars Science Laboratory de la NASA utilise Curiosity pour étudier l'histoire environnementale du cratère Gale, un emplacement où le projet a constaté que les conditions étaient favorables à la vie microbienne il y a longtemps. Curiosity, emportant 10 instruments scientifiques s'est posé en août 2012 pour commencer sa mission principale de deux ans. Il est géré par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA, une division du Caltech à Pasadena.

Lire la nouvelle complète sur le site web de la NASA (en anglais).


Janvier 2013 : Du gypse identifié sur Mars par ChemCam

Grâce aux récentes analyses de l'instrument franco-américain ChemCam, réalisées avec la participation des laboratoires de planétologie de Toulouse et Nantes notamment, le rover Curiosity arpente en ce moment une zone faite de sédiments traversés par des filons clairs épais de quelques millimètres pour procéder aux premiers forages.

ChemCam focalise un laser sur la roche ce qui la volatilise et permet d'en analyser sa composition chimique élémentaire. En parallèle, une caméra prend une image pour déterminer le point de contact du laser. Les spectres obtenus par ChemCam sur les filons sont très différents des compositions martiennes habituelles (basaltiques) et montrent une composition de sulfates de calcium, dont le minéral le plus typique est le gypse.

Or sur Terre le gypse est fréquent sous la forme de veines et se forme par circulation de fluides et précipitation dans les fractures du sous-sol. Cette découverte de ChemCam serait la première preuve minéralogique de la présence d'eau trouvée par le rover sur le site du cratère Gale. En l'occurrence il s'agit d'eau dans le sous-sol lors d'épisodes aqueux passés. Cette découverte a fortement influencé la décision du projet de procéder au premier forage dans cette unité parcourue de veines de gypse.

 NASA / JPL
Les veines riches en sulfate vues sur Mars par le rover Curiosity ont une certaine similitude avec celles présentes sur Terre. Crédit : NASA / JPL

Source de l'article sur le site web de l'INSU
Voir aussi l'article sur le site web du CNES

Événements 2012

Décembre 2012 : Sylvestre Maurice fait le bilan des 100 premiers jours passés sur la planète rouge par le rover Curiosity

Astrophysicien à l'IRAP (Toulouse) et co-responsable de l'instrument ChemCam, Sylvestre Maurice fait le bilan des 100 premiers jours passés sur la planète rouge par le rover Curiosity. Résumé vidéo de la conférence donnée le lundi 3 décembre 2012 à la Cité de l'espace à Toulouse.


Mars et Curiosity par Sylvestre Maurice par EnjoySpaceTV


Novembre 2012 : Mission MSL, de bonnes nouvelles de l'instrument SAM

L'équipe SAM est heureuse de vous faire partager d'excellentes nouvelles.
Les données de la première séquence technique de mesure de SAM sur Mars, en mode d'analyse d'échantillon solide, sont arrivées il y a quelques jours.
Les signaux scientifiques étaient excellents, conformes et proches de ceux obtenus sur Terre lors des campagnes d'étalonnage, et toutes les données de bord de SAM sont nominales (courants, températures, tensions, pressions, mécanismes...).
Puis, SAM a ensuite prélevé son premier échantillon avec du sable martien.
L'analyse Chromatographique de SAM-GC s'est très bien passée, l'analyse scientifique de ce sable est en cours mais déjà la qualité des résultats scientifiques est très bonne.
La phase d'exploitation est totalement lancée côté SAM, et la mission MSL peut poursuivre ses 2 années d'exploration martienne nominale dans les meilleures conditions.

Après la phase des 90 premiers jours au JPL, l'équipe SAM-GC continuera à suivre les activités de SAM et de Curiosity depuis Toulouse, au FOCSE (French Operation Centre for Science and Exploration), anciennement nommé FIMOC.

Pour rappel, SAM est un ensemble instrumental développé par les scientifiques et le Cnes, dont les objectifs sont l'analyse in situ du sol et du proche sous-sol de Mars.
Les 3 instruments scientifiques composant SAM sont :

  • le spectromètre laser TLS (Tunable Laser Spectrometer) est un spectromètre Infra-Rouge fourni par le Jet Propulsion Laboratory
  • le spectromètre de masse QMS (Quadrupole Mass Spectrometer) est un spectromètre de masse quadrupôlaire, fourni par la NASA.
  • le chromatographe GC (Gas Chromatograph) est un chromatographe en phase gazeuse fourni par le LATMOS.


Octobre 2012 : La première roche analysée par ChemCam inhabituelle sur Mars

Le premier rocher martien atteint par le rover de la NASA, Curiosity, présente une composition plus variée que prévue à partir des précédentes missions. Le rocher ressemble aussi à des roches inhabituelles de l'intérieur de la Terre.

L'équipe du rover a utilisé deux instruments de Curiosity pour étudier la composition chimique du rocher, de la taille d'un ballon de foot, nommé "Jake Matijevic" (matt-EE-oh-vick). Les résultats confirment des mesures récentes surprenantes et fournissent un exemple de l'utilité majeure de l'identification de la composition des roches pour cette mission. Les compositions des roches racontent des histoires sur des environnements et des processus planétaires qui n'on pas été vus.

"Cette roche a une composition chimique proche de celle de type de roches ignées inhabituelles mais bien connues que l'on trouve dans plusieurs provinces volcaniques sur Terre," dit Edward Stolper du California Institute of Technology à Pasadena, co-investigateur de Curiosity. "Avec uniquement une roche martienne de ce type, il est difficile de savoir si les mêmes processus ont été impliqués, mais on peut raisonnablement penser que c'est son origine."

Cette image montre les zones visées par deux des instruments du rover Curiosity pour étudier cette roche nommée 'Jake Matijevic''.
Rocher Jake Matijevic
Cette image montre les zones visées par deux des instruments du rover Curiosity pour étudier cette roche nommée 'Jake Matijevic'. Les points rouge sont les points visés par le laser de l'instrument ChemCam les 21 et 24 septembre 2012, soit les 45ième et 48ième sols, jours martien, d'opérations. Les images circulaires en noir et blanc ont été prises par ChemCam pour regarder les trous produits par le laser. Les cercles violets indiquent où l'instrument APXS a regardé.
Cette image a été obtenue par la caméra MastCam de Curiosity le 21 septembre 2012 PDT (Sept. 22 UTC), soir le sol 46.
Les scientifiques ont appliqué une balance des blancs dans cette image pour augmenter les différences visible sur la roche.
Crédit image : NASA/JPL-Caltech/MSSS

Lire la nouvelle complète sur le site web de la NASA (en anglais)


20 août 2012 : Premier tir au laser de ChemCam sur une roche martienne

Curiosity a utilisé pour la première fois sur Mars le laser de l'un de ses instruments, pour analyser la composition d'un caillou de la taille d'un poing nommé "Coronation".

L'instrument Chemistry Camera, ou ChemCam, a lancé 30 impulsions laser sur une période de 10 secondes vers le fragment de roche sélectionné. Chaque impulsion délivre plus d'un million de Watts pendant environ 5 nanosecondes.

L'énergie du rayon laser excite les atomes de la roche visée et les transforme en un plasma ionisé et brillant. ChemCam capte la lumière émise par le plasma avec un télescope et l'analyse avec trois spectromètres pour déterminer la composition de la cible.

"Nous avons reçu beaucoup d'informations sur Coronation" indique Roger Wiens, responsable de recherche du programme ChemCam au Los Alamos National Laboratory. "Notre équipe est ravie et travaille dur pour examiner les résultats. Après huit ans de labeur pour construire l'instrument, c'est le moment de récolter le fruit de notre travail !"

 NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP
Image composite, avec des zooms, elle montre le premier test de l'instrument ChemCam du rover martien Curiosity. Crédit image : NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP

ChemCam a enregistré le spectre des émissions lumineuses provoquées par chacun des 30 impacts du laser. Le but de cette première utilisation du laser sur Mars était de s'entraîner sur une cible pour vérifier les capacités de l'instrument, mais il se pourrait que cela produise des résultats allant au-delà des attentes. Les chercheurs vont vérifier si la composition de la roche a varié lors de la progression des impulsions. Si c'est le cas, cela pourrait indiquer que le laser a traversé de la poussière ou d'autres matériaux en surface et a révélé une composition différente sous la surface. Les spectromètres enregistrent l'intensité de 6 144 différentes longueurs d'ondes dans les spectres ultraviolet, visible et infrarouge.

 NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP
Premier spectre laser de l'instrument ChemCam sur le rover Curiosity de la NASA, envoyé depuis Mars le 19 août 2012 - Crédit image : NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP

"Il est surprenant de voir que les données obtenues sont encore meilleures que celles résultant des tests réalisés sur Terre, en termes de rapport signal sur bruit", dit Sylvestre Maurice, Deputy Principal Investigateur à l'Institut de Recherche en Astrophysique et Planetologie (IRAP) de Toulouse. "Elles sont si riches, nous pouvons espérer de grandes avancées en examinant les quelques milliers de cibles que ChemCam va traiter dans les deux prochaines années."

La technique utilisée par ChemCam, appelée spectroscopie sur plasma induit par laser, a été utilisée pour détermner la composition de cibles dans d'autres environnements extrêmes, comme l'intérieur de réacteurs nucléaires et sur les planchers océaniques. Elle a des applications expérimentales dans des domaines comme le suivi environnemental et la détection de cancers. L'analyse de Coronation constitue son premier usage dans le cadre d'une exploration interplanétaire.

Pour en savoir plus :


6 août 2012 : Lundi 6 août, 07h31 (CEST) : atterrissage réussi pour Curiosity !

Dépèche AFP

Le robot Curiosity s'est posé lundi avec succès sur Mars, un exploit et un soulagement pour la Nasa, qui n'avait jamais envoyé un robot aussi perfectionné sur une autre planète. "Le contact (avec le sol) est confirmé", a annoncé un membre de la mission de contrôle, au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena (Californie), à l'est de Los Angeles. Les membres de la mission de contrôle ont explosé de joie à l'annonce de l'atterrissage du robot, au terme d'une descente de sept minutes extrêmement délicate, qui semble s'être déroulée exactement selon le plan prévu. Le président américain Barack Obama a immédiatement salué l'atterrissage de Curiosity comme "un exploit technologique sans précédent".

Peu avant 05h30 GMT (22h30 dimanche soir en Californie), la mission de contrôle avait annoncé avoir reçu un premier signal du robot, juste avant son entrée dans l'atmosphère de la planète rouge, avant de confirmer qu'il avait déployé correctement son parachute — deux signes extrêmement encourageants.

Juste après l'atterrissage, entre les rires et les applaudissements, un des responsables de la mission a distribué des barres chocolatées Mars à ses équipes, dont les membres s'embrassaient et se félicitaient les uns les autres. Le soulagement a été suivi d'une seconde explosion de joie lorsque le robot a envoyé une première photo, d'une étonnante clarté, de son ombre portée sur le sol martien, juste après son atterrissage. Charles Bolden, l'administrateur de la Nasa a estimé que c'était "un grand jour pour la nation (américaine), un grand jour pour tous nos partenaires qui ont (du matériel) sur Curiosity et un grand jour pour le peuple américain".

Le conseiller scientifique du président Obama, Jon Holdren, interrogé par le canal de TV interne de la Nasa, a affirmé pour sa part que l'arrivée de Curiosity sur Mars — une mission d'un coût de 2,5 milliards de dollars — constituait "un énorme pas en avant dans l'exploration des planètes". "Personne n'avait fait quelque chose comme cela. Nous sommes de fait le seul pays à avoir fait atterrir (des robots) sur une autre planète", a-t-il ajouté. "Mais ce robot est beaucoup plus gros (que les précédents), a beaucoup plus de capacités et était beaucoup plus compliqué à faire amener" sur Mars. "C'est une performance incroyable", a-t-il dit.

Curiosity — si tout continue à se passer comme prévu — vient en effet allonger la liste des missions martiennes américaines réussies, après Viking 1 et 2 (1976), Pathfinder (1997) Mars Exploration Rovers (2004) ou Phoenix (2008). La tâche qui attend maintenant ce robot de 900 kg, de la taille d'une voiture et à la vague allure de cyclope — avec le large objectif de l'une de ses 17 caméras monté sur un mât à deux mètres du sol — est colossale. Alimenté par un générateur nucléaire, il tentera de découvrir si l'environnement martien a pu être propice au développement de la vie microbienne.

Pour cela, Curiosity possède de nombreux outils — certains de conception et de fabrication françaises —, notamment un mât avec des caméras à haute définition et un laser pour étudier des cibles jusqu'à sept mètres. D'autres instruments scruteront l'environnement pour y chercher des molécules de méthane, un gaz souvent lié à la présence de la vie, déjà détecté sur Mars à certaines saisons par un orbiteur américain. Le robot pourra aussi faire des prélèvements en perçant le sol, et les analyser.

Romain RAYNALDY

Pour en savoir plus :


28 Juin 2012 : Pourquoi l'atterrissage du Rover martien Curiosity de la NASA sera "sept minutes de terreur absolue"

Le 6 août, le rover martien Curiosity de la NASA va se poser sur la surface de la planète rouge. Ou tout au moins c'est ce que nous espérons tous, car ce sera l'atterrissage le plus fou de l'histoire de l'exploration spatiale.

La séquence d'atterrissage seule nécessite six configurations du véhicule, 76 éléments pyrotechniques, le parachute supersonique le plus grand jamais fabriqué et plus de 500.000 lignes de code. C'est une entreprise tellement intense que les scientifiques du JPL à Pasadena, Californie, la nomment "Les sept minutes de terreur".

Regardez cette étonnante vidéo, qui ressemble à une bande annonce d'un film de Tony Scott, et vous comprendrez pourquoi.


Atterrissage du rover martien Curiosity
Credit: NASA/JPL

21 juin 2012 : Les coulisses de la mission MSL

Les équipes françaises de scientifiques et d'ingénieurs qui ont travaillé sur les instruments de la mission Mars Science Laboratory travaillent sans relâche pour être prêts le jour de l'atterrissage sur Mars du rover Curiosity, le 6 août 2012.


Les coulisses de la mission MSL par CNES


11 juin 2012 : La NASA a annoncé avoir réduit l'aire d'atterrissage du rover Curiosity

La Nasa a réduit l'étendue de la zone où Curiosity doit se poser : elle s'étend désormais sur 20 km sur 7 contre 25 km sur 20 initialement.
"Nous réduisons de près de moitié la distance que Curiosity devra parcourir après son arrivé", a expliqué lors d'une conférence de presse téléphonique Pete Theisinger, responsable de la mission au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa à Pasadena, en Californie. "De cette manière nous pourrons nous rendre au pied du mont Sharp plusieurs mois plus tôt", a-t-il estimé.

 NASA/JPL-Caltech/ESA/DLR/FU Berlin/MSSS
Réduction de l'aire d'atterrissage du rover Curiosity par la Nasa
Crédit : NASA/JPL-Caltech/ESA/DLR/FU Berlin/MSSS


20 mars 2012 : Les instruments CHEMCAM et SAM à bord de la sonde ont été activés

Dans la nuit de vendredi à samedi (16 au 17 mars), l'instrument CHEMCAM à bord de la sonde a été activé. Il a eu un comportement normal, tous les feux sont au vert. Bien sûr, on n'a pas pu tester toutes les fonctions de CHEMCAM donc il faut rester prudent mais tout ce qui a été testé a marché. La prochaine activation de CHEMCAM est prévu le 6 août sur Mars.
SAM a été activé le 19 mars au soir. SAM a bien fonctionné. Trois séquences ont été jouées. Toutes ont bien fonctionné. Il faudra un peu de temps pour tout dépouiller en détails mais tout paraît nominal.
Après avoir passé la barre des 290 millions de kms, Curiosity se rapproche de Mars à la vitesse de 92 000 km/h. La sonde arrive à mi parcours car il lui reste encore un peu moins de 270 millions de kms à parcourir, même si Mars n'est plus qu'à 60 millions de kilomètres.
Il n'y aura plus d'activation de CHEMCAM ou de SAM avant l'arrivée sur Mars, donc on prend rendez-vous le 6 août.

Événements 2011

26 novembre 2011 : Lancement réussi pour la mission MSL

Vidéo du lancement de la fusée Atlas V transportant MSL
Vidéo du lancement de la fusée Atlas V transportant MSL.
( format MPG 4, ~13,5 Mo)


27 octobre 2011 : MSL, percer les secrets de la planète rouge

 percer les secrets de la planète rouge
Le rover Curiosity devrait prendre le chemin de Mars le 26 novembre.
Objectif : tester l'habitabilité passée de la planète.


Juillet 2011 : Sélection du site d'atterrissage de Curiosity, le Cratère Gale

Choisir un site d'atterrissage pour une mission martienne est toujours un long processus où ingénieurs et scientifiques doivent trouver un terrain d'entente. Au milieu de 100 sites potentiellement intéressants pour la mission MSL, il a fallu n'en retenir qu'un.

"Les scientifiques ont choisi Gale pour poursuivre leurs objectifs ambitieux dans le cadre de cette nouvelle mission à l'aide d'un rover", déclare Jim Green, directeur de la division de la NASA chargée de l'étude du système solaire. "Le site offre un paysage spectaculaire mais aussi un large potentiel de découvertes scientifiques importantes."

Localisation du site d'atterrissage de Curiosity dans le cratère de Gale - © Nasa/JPL/Esa/DLR/FU Berlin/MSSS
Localisation du site d'atterrissage de Curiosity dans le cratère de Gale
© Nasa/JPL/Esa/DLR/FU Berlin/MSSS

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Événements 2010

Août 2010 : Livraison formelle de l'instrument CHEMCAM au JPL

La Revue de livraison formelle de l'instrument complet Chemcam au JPL a eu lieu les 26 et 27 juillet au Los Alamos National Laboratory.

Le JPL a accepté l'instrument ChemCam, ses performances étant tout à fait satisfaisantes en regard des besoins et objectifs de la mission MSL.

CHEMCAM Body unit a été livré par le LANL en août au JPL, pour une intégration prévue en octobre.

CHEMCAM Mast Unit (partie française), est déjà intégrée sur le Rover en haut du mât.


Juillet 2010 : Article dans la revue Ciel & Espace : Ça roule pour le prochain rover martien


Mai 2010 : La Nasa a annoncé que la fenêtre de lancement de la mission s'étend du 25 novembre au 18 décembre 2011

Événements 2009

Juillet 2009 : Article dans la revue Ciel & Espace : Mission Martienne Curiosity : Où chercher la vie ?


18 juin 2009 : La maquette du rover au salon du Bourget.


27 mai 2009 : Le rover MSL a été baptisé "Curiosity" (en anglais).

Événements 2008

4 décembre 2008 : La Nasa a annoncé le report du lancement de la mission MSL à l'automne 2011.