30 Octobre 2019

SAM, première mesure d’argile française sur Mars

À bord du véhicule Curiosity, l'instrument franco-américain SAM (Sample Analysis at Mars) a effectué sa première analyse d'échantillons de roche argileuse en employant une technique chimique française.

Sept ans après son atterrissage sur Mars, le rover Curiosity de la mission MSL (Mars Science Laboratory) continue d'innover dans sa recherche de traces d'habitabilité passée sur la planète rouge. Le rover se trouve actuellement dans une zone géologique que les scientifiques de la mission avaient en ligne de mire bien avant son arrivée sur Mars. Cet endroit renferme une forte teneur en argile. Ce minéral est à la fois témoin de l'interaction entre la roche et l'eau liquide et un élément propice à la préservation de matière organique, indispensable à une éventuelle apparition de forme de vie.

Article : Premier forage de Curiosity dans l'argile en avril 2019

La technique de chimie humide

Afin de détecter au mieux ces molécules organiques, souvent difficiles à observer, l'instrument franco-américain SAM a effectué sa première analyse d'échantillons de roche avec la technique dite de chimie humide.

L'instrument SAM, embarque avec lui sept coupelles remplies d'un réactif chimique liquide, le MTBSTFA, capable de rendre les molécules organiques plus facilement détectables par le chromatographe en phase gazeuse et le spectromètre de masse dont il est doté. On y plonge l'échantillon de roche prélevé par le bras du rover. Cet échantillon ainsi que le réactif sont ensuite chauffés jusqu'à 900°C et les gaz qui sont libérés lors de cette pyrolyse sont alors analysés.

Conditions propices à l'apparition de la vie sur Mars ?

Les résultats de cette analyse, qui arriveront dans les mois à venir, nous diront si les conditions que l'on pense indispensables à l'apparition de vie étaient réunies et dans quelle mesure.

Piloté au moment de cette découverte depuis le centre d'opérations au Centre spatial de Toulouse, l'instrument SAM vient de réaliser une première. Il s'agit d'un jalon important dans l'histoire de la mission mais aussi dans notre recherche d'une possible existence d'une forme de vie passée sur la planète Mars.

Il faudra attendre les prochains rovers, ExoMars de l'ESA et Mars 2020 de la NASA, tous deux programmés pour un décollage l'année prochaine et dotés de capacités analytiques nouvelles, pour savoir si la vie a pu ou non apparaître sur la planète rouge.