10 Juillet 2012

Curiosity s’aventure dans le passé martien

Le 6 août 2012, le rover Curiosity de la mission américaine Mars Science Laboratory (MSL) se posera sur la planète Mars. A son bord : 10 instruments ultra-perfectionnés, parmi lesquels 2 instruments français, vont analyser le sol martien à la recherche de traces de vie fossiles…

10 juillet 2012

Une « Curiosity » sur Mars

Le rover Curiosity, élaboré par le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA dans le cadre du projet MSL, est le plus gros robot jamais conçu pour aller explorer la planète Mars. Avec ses 900 kg, il est 4 fois plus massif que ses prédécesseurs Opportunity et Spirit !

Sa mission : sonder le passé de la planète rouge – son 1er milliard d’années de vie pour être précis ! – et rechercher des traces de vie fossiles. En d’autres termes, Curiosity va tenter de savoir si la planète Mars a pu, un jour, abriter la vie.


Une différence de taille !

L’imposant Curiosity à côté du petit Sojourner et de l’un des deux jumeaux Spirit et Opportunity
(de droite à gauche)

 
Curiosity, un original ?
Réponse de Sylvestre Maurice, Astronome à l’Observatoire Midi-Pyrénées / IRAP

  

 

 


Ainsi, le rover est un véritable laboratoire mobile équipé de 80 kg d’instruments ultrasophistiqués, idéal pour analyser en détail la composition chimique du sol et débusquer le Saint Graal....

Autre originalité : il ne fonctionne pas à l’énergie solaire mais à l’énergie nucléaire, ce qui lui permettra de poursuivre ses investigations durant l’hiver martien, peu ensoleillé.


Le rover, ce vagabond…
Explication dans la chronique mensuelle de Didier Jamet, « Dans tous les sens »

ChemCam et SAM, deux passagers français

 

Curiosity est un rover américain mais il emporte avec lui deux passagers auxquels la France a contribué : les contributions aux instruments ChemCam et SAM, réalisées sous maîtrise d’ouvrage du CNES.

ChemCam (Chemistry Camera) réalisé par l’IRAP (1) est capable d’analyser à distance et instantanément la composition du sol et des roches alentour, et ce jusqu’à 7 m de distance.

Son secret ? Un laser ultra-puissant qui vaporise la roche et analyse le rayonnement émis.

(1) Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Irap)

A la conquête de Mars
Décryptage de Francis Rocard, Responsable des programmes d'exploration du système solaire au CNES
Crédits : NASA/JPL

Les roches les plus intéressantes sont ensuite analysées par CheMin et SAM (Sample Analysis at Mars) réalisé par le Latmos et le Lisa (2), deux mini-laboratoires logés dans le corps du rover.

SAM, le 2e passager un peu français, a pour but d’étudier très finement les échantillons du sol prélevés par le bras du rover mais aussi l’atmosphère de Mars, dans l’espoir d’y trouver des molécules organiques (acides aminés, protéines, hydrates de carbone, etc.) voire des traces de microbes fossiles !


A la recherche de la vie perdue par CNES

 (2) Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales (Latmos) et Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques (Lisa)

 

Un site d’atterrissage prometteur

Après un périple de 570 millions de kilomètres, le robot Curiosity devrait se poser sur la planète rouge le 6 août 2012. Où exactement ? A l’intérieur du cratère Gale qui était autrefois occupé par un lac et abrite peut-être, les scientifiques l’espèrent, des formes de vie fossiles.

Le centre du cratère est occupé par le mont Sharp, qui culmine à 5 km et dont on voit les différentes strates géologiques, témoins successifs de l’histoire de Mars. Bref, un site idéal pour connaître le passé de la planète rouge !

Une fois « réveillé », le rover commencera son exploration, guidé au jour le jour par l’intérêt de ses découvertes et le choix des scientifiques.

Les centres de contrôle du JPL, en Californie, et du FIMOC (3), basé au CNES à Toulouse, piloteront au jour le jour les instruments de Curiosity.

(3) French (MSL) Instrument Mars Operations Center

Cratère martien
Curiosity se rapproche du but Crédits image : NASA/JPL-Caltech


Animation : l'atterrissage du rover Curiosity par CNES

Atterrissage en musique
Crédits : NASA/JPL

Le mont Sharp
Le Mont Sharp emprisonne dans ses couches géologiques tout un tas d’indices sur le passé de Mars
Y-a-il un pilote dans le rover ?
Réponse d’Eric Lorigny, Responsable d'exploitation du FIMOC et de
Laurent Péret, Ingénieur du FIMOC au CNES

 

Voir aussi